L'omniprésence des bases de données dans nos organisations et dans notre société fut la muse derrière le choix de la première moitié du thème de ce numéro. Tous les journaux, toutes les revues spécialisées traitent du sujet sous différents angles, à grands coups d'expressions clés telles que forage de données (« data mining »), entrepôt de données (« data warehouse »), découverte de connaissances (« knowledge discovery »), JDBC, bases de données hybrides (objet-relationnelles) et bien d'autres encore. Au-delà de ces percées technologiques et du vent de folie qui les entoure, le problème demeure entier : comment peut-on concevoir, utiliser et entretenir efficacement les bases de données actuelles et futures ? Les sources de données et d'informations étant de plus en plus nombreuses, volumineuses, hétérogènes et réparties, comment mettre en œuvre ce qui reste la raison d'être de l'informatique, c'est-à-dire le traitement automatisé de l'information ?
La seconde moitié de notre thème, la gestion des connaissances, se situe à un niveau d'abstraction plus élevé que celui relié aux bases de données. Elle concerne aussi un besoin urgent des processus décisionnels d'aujourd'hui : comment passer des données brutes à de l'information pertinente, pour se diriger vers des connaissances utiles aux gestionnaires et aux employés et, ultimement, vers une certaine sagesse d'entreprise ?
Toute cette agitation autour des bases de données et de la gestion des connaissances nous indique que nous nous retrouvons à l'aube d'une nouvelle ère où les ressources informationnelles émergentes seront des plus stratégiques au sein des entreprises d'ici et d'ailleurs. Celui ou celle qui saura, au moment opportun, pourra mieux gérer ses projets et atteindre les buts fixés.
Les informaticiens seront des acteurs privilégiés dans cette nouvelle ère. Ils connaissent les structures des bases de données existantes, de même que les données et les informations qui s'y trouvent. Ils sont de plus en mesure de formuler les requêtes permettant d'en extraire des connaissances pertinentes. Leur expérience et leur expertise avec les bases de données se situent tant au niveau de la conception et de la mise en œuvre que de l'utilisation et de l'entretien. Ces atouts majeurs positionneront les informaticiens en tant que partenaires au bilan informationnel et responsables du bilan des technologies de l'information d'une organisation. Ils devront les mesurer et veiller à ce qu'ils soient positifs. La responsabilité des informaticiens envers l'entreprise et le public quant à l'accès sécuritaire et confidentiel aux bases de données sera évidemment accrue en conséquence.
À moins de mille jours de l'an 2000 (et non de l'an 00!), l'ère des ressources informationnelles s'annonce donc excitante et débordante de défis pour les informaticiens.
Occasionnellement, L'Expertise informatique inclura une rubrique où les articles présenteront des réflexions sur l'éthique, les champs de compétence et de connaissance, la reconnaissance professionnelle ou tout sujet touchant la pratique informatique. Ainsi, suite aux cinq articles sélectionnés sur les bases de données et la gestion des connaissances, un sixième article traitera d'un important rôle des informaticiens, celui de gestionnaire de projets.
Bonne lecture à vous tous et toutes.
Daniel Amyot, ift.a.
Rédacteur en chef
damyot@csi.uottawa.ca