Le multimédia semble être une notionbien palpable pour certains, mais encore bien virtuelle pour d'autres.Comment s'y retrouver ? Nous n'avons ici nullement l'intention de circonscrirele multimédia ni d'en donner une définition statique ; cemilieu évolue beaucoup trop rapidement pour cela. Néanmoins,les défis technologiques ont su capter notre intérêtet les enjeux économiques gagnent en importance. La venue de grandescompagnies multimédias, avec des investissements tout aussi importants,l'émergence de nouveaux regroupements et les débats publicsde plus en plus nombreux en font foi. Il faut dire que, malgré desinvestissements en temps et en argent qui s'avèrent nécessaires,l'utilisation d'approches multimédias peut devenir rentable dansplusieurs cas. Par exemple, la diffusion de volumineux documents, commeles catalogues, sur cédérom ou via Internet peut réduireles coûts d'impression et de livraison, tout en leur donnant unevaleur ajoutée (interactivité, sons, animations, mise àjour continuelle, etc.).
Quel sera le rôle de l'informaticien ausein du raz-de-marée multimédia ? Il devra de plus en pluscollaborer en pluridisciplinarité avec des artistes, desergonomes, des infographes, des musiciens, des animateurs et d'autres créateursde toutes provenances. Fidèle à son habitude, il se tiendraau fait des dernières méthodologies et technologies disponibles.L'Expertise informatique cherche d'ailleurs à promouvoirun tel transfert de connaissances, de même que la formation continuedes lecteurs.
L'effervescence entourant le multimédiasuggère cependant une mise en garde. Il ne faut pas se laisser distrairepar l'apparition trop fréquente de gadgets technologiques complexes,coûteux, immatures et souvent éphémères (quoiqu'en disent leurs promoteurs) qui éloignent l'informaticien desobjectifs à atteindre. Bien que de nouvelles technologies puissentnous émerveiller dans bien des cas, l'essentiel est de savoir s'enservir avec discernement. Le multimédia n'est pas une fin en soi; il doit être utilisé en vue d'améliorer la qualitédu produit et la communication avec les utilisateurs et les clients, etsurtout pas à n'importe quel prix.
Rappelons enfin que le Québec demeure unpetit marché pour un contenu francophone, même s'il n'estpas négligeable et que la proportion des gens dits « branchés» soit plutôt élevée. Comme le développementd'applications multimédias exige habituellement d'importants investissements,il faut d'abord distribuer le produit à grande échelle. Dansce contexte, les entreprises doivent considérer sérieusementdes aspects tels que le multilinguisme, le multiculturalisme, l'internationalisationet le positionnement de leurs produits. L'informaticien doit làencore assumer un rôle de premier plan. Sa participation active demeureun atout majeur pour les entreprises d'ici, leur permettant ainsi d'assurerleur position dans le peloton de tête des concepteurs de solutionsmultimédias.
DanielAmyot, ift.a.
Rédacteur en chef
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